« Depuis ma plus tendre enfance et en chaque Nouvel An de l’Hégire , mon père n’a jamais manqué de ramener nombre de figurines de sucre confit à la maison : de grandes poupées pour mes sœurs, un coq pour mon frère aîné et un lionceau ou un cavalier pour moi-même ; ces statuettes confectionnées à base de sucre fondu et décorées de couleurs chatoyantes faisaient la joie de toute la maisonnée.
Ces figurines m’ont toujours fasciné et l’origine de cette tradition originale et quasi-exclusive de la ville de Nabeul, m’a toujours intrigué mais je n’ai jamais reçu de réponse satisfaisante à mes questions à ce sujet ; il serait donc grand temps d’essayer d’élucider ce mystère, ne serait ce qu’en partie, d’autant plus que le nouvel an 1423 de l’Hégire pointe à l’horizon et que seuls quelques jours nous séparent encore du rendez-vous annuel avec le délicieux couscous qui sera servi selon la coutume nabeulienne immuable, dans des plats à pied, évasés et colorés et sur lesquels trôneront les fameuses et non moins mystérieuses poupées de sucre. »
C’est sur ce monologue que démarre la quête d’éléments d’information sur cette belle tradition, notamment sur l’origine de ces poupées mystérieuses, sur les procédures de leur fabrication et commercialisation, ainsi que sur l’usage qui en est fait au sein des familles nabeuliennes.
En effet l’une des énigmes, et non la moindre à résoudre en l’espèce, consistait à tenter de comprendre, comment Nabeul, capitale musulmane comptant des dizaines de mosquées et dont la population est profondément attachée aux préceptes de l’Islam prohibant L’usage de statues et autre figurines … comment ces poupées de sucre ont elles pu faire une entrée aussi fracassante dans la tradition, et survivre aussi longtemps parmi les pratiques sociales et festives ?...
Telle était la question centrale il fallait essayer de trouver explication, sinon réponse.
Anis LASSOUED est un réalisateur tunisien. Il obtient son diplôme de réalisateur à l’Institut Maghrébin de Cinéma – Tunis. Il poursuit ses études de cinéma à l'Université...
Diplomé de l’institut des Hautes études Cinématographiques de Paris (HIDEC)Lotfi Layouni a démarré dans la profession comme Directeur de Photographie, ensuite comme réali...