" Siciliens d'Afrique. Tunisie Terre Promise",
il s'agit d'un long métrage de 73',une histoire très peu connue et mal écrite qui demande désormais d'être diffusée. Il s'agit d'une page noire de l'histoire de l' Italie, une histoire difficile, un déracinement aussi identitaire, culturel, linguistique, social... qui se consommera à l'indépendance de la Tunisie le 20 mars 1956. Le film s'articule sur plusieurs interviews faits aux siciliens de Tunisie dans une langue propre à eux; le siculo-tunisien. En effet il s'agit d'un sabir assez mélangé au français, à l'italien et au tunisien, qui risque de disparaitre et que pour cela, merite d'être enregistré et documentée. Je crois fortement au dialogue interculturel, interreligieux et dans une méditerranée comme un lieu de dialogue, d'échange et de paix. La ville de la Goulette en Tunisie, premier port d'arrivée de la communauté italienne, maltaise, corse, grecque etc. reste le symbole d'un syncrétisme culturel, religieux et civilisationnel jusqu'à nos jours. Le port de la Goulette est un des très rares ports à vous accueillir avec un minaret, un clocher et une coupole. C'est là que tout commence. L'histoire des Siciliens de Tunisie, une communauté qui représentait 90 pour cent des italiens, est assez particulière car cette communauté se situait entre le "colonisateur" et le "colonisé", un trait d'union entre les Français et les Tunisiens et très proches de ces derniers. A L'indépendance, le sort des Siciliens est très difficile. L'état italien, représenté par son consulat, invite les italiens à partir, à "rentrer" disait-il, mais en effet il ne s'agissait pas d'un "retour", car souvent ces italiens ne connaissaient pas leur pays d'origine et ils ne parlaient même pas la langue. Une fois "transportés" en Italie, ils seront "garés" dans des casernes abandonnées, sales, avec des conditions d'hygiène inexistantes et souvent se feront insulter par leur propres "concitoyens". Ceux-ci, les traiterons d'africains, d'Italiens d'Afrique ou encore de Marocains… A part donc la déchirure due à la sépara
Alfonso CAMPISI est né à Trapani (Italie), italo-tunisien, il est professeur des universités en Philologie Romane et Italienne à la Faculté des Lettres des Arts et des Hu...